CEPMMT, mise à jour majeure des prévisions en 2023

Florence Rabier, directrice générale du CEPMMT, a développé le 13 février les projets du Centre Européen de Météorologie à Moyen Terme pour 2023 (¹). Elle a annoncé une mise à jour majeure du modèle de prévisions IFS (²) prévue en juin 2023.

L’année 2022 a été une année de transition pour le CEPMMT, avec l’installation de deux nouveaux sites, à Bologne en Italie et à Bonn en Allemagne, et avec la migration des opérations vers le nouveau centre de calcul haute performance (³) à Bologne. Cette année-là, aucune mise à niveau du modèle IFS n’a été effectuée, mais celle prévue en juin de cette année, le Cycle 48r1 (⁴), a été préparée. Ce nouveau cycle sera l’un des points forts de l’année à venir et contiendra de nombreuses améliorations scientifiques. Beaucoup d’entre elles sont liées à des améliorations majeures des prévisions d’ensemble, qui dépendent d’une puissance de calcul accrue. Il s’agira donc d’une mise à niveau majeure, qui bénéficiera de l’investissement en informatique réalisé par le CEPMMT et ses États membres.

Le Cycle 48r1

Les deux principales innovations seront une amélioration importante de la résolution des prévisions d’ensemble mondiales à moyen terme, qui passera de 18 km (0,16°) à 9 km (0,08°), et des prévisions à portée étendue plus fréquentes avec davantage de composants d’ensemble. L’amélioration de la portée moyenne signifie qu’il n’y aura qu’une seule résolution à l’échéance de 15 jours, alors qu’actuellement il n’y a qu’une seule prévision à haute résolution à 9 km et un ensemble à 18 km.

Florence Rabier précise :

Ce qui importe est le nombre de composants de l’ensemble. C’est pourquoi, lors de la mise à jour, nous ferons passer ce nombre de 51 à 101. Nous augmenterons également la fréquence des prévisions à longue échéance, qui passera de deux fois par semaine à une fois par jour. Le résultat sera une grande amélioration de la qualité de nos prévisions ensemblistes à moyen et long terme. […] Celles-ci incluent notamment de nouveaux modèles pour l’océan et la glace de mer, qui doivent être intégrés dans toutes nos applications. »

Elle ajoute :

Nous continuons également à travailler sur un noyau dynamique différent, appelé Finite-Volume Module (FVM), qui pourrait un jour remplacer le noyau dynamique actuel de l’IFS pour obtenir des prévisions globales plus performantes et à plus haute résolution. »

Développements informatiques

Nous venons de publier notre stratégie logicielle, qui constitue la stratégie pour l’ensemble de notre code en dehors de l’IFS. En ce qui concerne l’IFS, nous adaptons notre code pour en faire tourner une partie sur des GPU (⁵). Le projet Hybrid2024, pour lequel nous travaillons très étroitement avec Météo-France, vise à produire une version du modèle IFS capable de fonctionner sur des architectures hybrides, avec une date de disponibilité en 2024. De même, le European Weather Cloud, une infrastructure de cloud computing que nous avons créée avec EUMETSAT, deviendra opérationnel. Dans le même temps, le C3S Climate Data Store sera transformé en un magasin commun C3S/CAMS de données sur le climat et l’atmosphère. En parallèle, nous sommes un partenaire clé de la plateforme WEKEO de l’UE pour la fourniture de services Copernicus relatifs à l’atmosphère, au climat, à la mer et à la terre. Nous allons également développer une nouvelle stratégie de stockage des données, et nous organisons le 20e atelier sur le calcul haute performance en météorologie à Bologne en octobre. »

Open data

Le CEPMMT continuera sur la voie de l’ouverture des données en publiant davantage de champs. Un large éventail de données a déjà été mis à la disposition du public.

Depuis juillet 2022, Les données devenues disponibles sont basées sur une gamme de prévisions à haute résolution (HRES – résolution horizontale de 9 km) et de prévisions ensemblistes (ENS – résolution horizontale de 18 km). Elles sont également accessibles aux développeurs d’applications depuis quelques mois à une résolution de 0,4 degrés au format GRIB-2.

Florence Rabier conclut :

2023 est l’année où nous récoltons les fruits de notre nouvelle configuration en tant qu’organisation multi-sites. C’est aussi l’année où nous utilisons notre nouvelle infrastructure et nos nouvelles capacités informatiques pour améliorer nos prévisions météorologiques numériques afin de fournir les meilleures prévisions possibles à nos États membres. Enfin, et ce n’est pas le moins important, c’est une année où nous nous concentrons sur l’avenir de la science, en gardant l’esprit ouvert aux technologies disruptives. »

Bien d’autres travaux sont en chantier au CEPMMT, que les intéressés pourront découvrir dans le document intégral de l’interview de Florence Rabier (¹).

–––
(¹) La mise à jour des prévisions est au cœur de nos plans pour 2023
(²) Integrated Forecasting System
(³) HPCF = High-Performance Computing Facility
(⁴) Le modèle global du système terrestre développé au CEPMMT constitue la base de toutes les activités d’assimilation de données et de prévision. Toutes les principales applications requises sont disponibles par le biais d’un système informatique intégré (un ensemble de programmes informatiques écrits en Fortran) appelé le système intégré de prévision ou IFS. L’IFS subit régulièrement des modifications afin d’améliorer les prévisions. Les changements sont listés avec un identifiant, cycle 32r1 (CY32R1) par exemple, ou un titre spécifique lorsque le numéro du cycle n’a pas changé.
(⁵) Graphic Processing Unit = unité de traitement graphique
–––