Plan2Nav la carto C-Map sur iPhone/iPad

L’application Jeppesen Marine Plan2Nav est arrivée sur iTunes AppStore courant septembre pour iPhone et iPad.

Comme je l’ai détaillé dans un précédent billet (¹), la société italienne C-Map appartient depuis 2007 à l’américain Jeppesen, leader de la cartographie aérienne, dépendant du groupe Boeing. On savait que Jeppesen préparait une application pour smartphone, Panbo en avait vu une ébauche en mars au Miami Boat Show, c’est désormais chose faite, mais…

De très bonnes idées…

Comme Transas pour iSailor, Jeppesen a choisi de fournir une application gratuite permettant le téléchargement payant des folios de cartes C-Map.

Comme toujours, avec C-Map, le dessin des cartes est particulièrement agréable à l’oeil. La carte s’agrandit d’un double-tap avec un doigt (zoom +) et se réduit d’un double-tap avec deux doigts (zoom -). On peut la faire pivoter par rotation de deux doigts sur l’écran, et on peut lui imprimer une vue perspective par glissement vertical de deux doigts sur l’écran. L’icône représentant la position du navire est un dessin en perspective du plus bel effet, ça ressemble à du « Time Zero » en plus léger. Une icône façon Google Maps en haut à droite de l’écran permet de voir l’orientation de la carte, un double-tap dessus repositionne la carte Nord vers le haut. Un astucieux et très lisible demi-compas en bas de l’écran affiche en permanence la vitesse et la route suivie si la fonction Gps est activée.

Le choix des cartes s’effectue très facilement, par un bouton Buy Charts ouvrant une liste de folios par zones et sous-zones géographiques. La procédure d’achat passe par l’AppStore, il suffit donc de confirmer son choix par le mot de passe du compte iTunes. La couverture n’est pas encore complète (on n’y trouve pas encore les Antilles) mais les prix sont raisonnables, en-dessous des tarifs de Navionics pour certains folios.

Le folio de l’Europe de l’Ouest ne coûte que 30 euros et pèse 190 Mo, mieux vaut disposer d’une connexion WiFi d’un bon débit.

Les réglages de l’application sont plutôt sommaires, les fonctions sont pilotées par une série de dix boutons dans la bannière inférieure (à défilement sur iPhone). C’est beau et bien conçu, mais l’affichage des cartes apparaît assez confus : textes trop grands, multiplication des couleurs des lignes de sondes, des flèches de courants dont on ignore la source… Bref vous l’aurez compris, je n’aime pas. Chacun ses goûts.

… des mauvais points…

L’application est uniquement en anglais et c’est dommage. Mais le plus désagréable est qu’aucune aide n’est intégrée, ni aucun support en ligne n’explique le fonctionnement de l’application. Il faut tout deviner. Par exemple, la première icône « Gps » prend successivement trois formes lorsqu’on clique dessus. Je n’ai encore pas compris à quoi servent les deux dernières… Je dois être un rien stupide !

La création de waypoints, accessible par la fonction « Route », permet de placer des points d’un tap sur la carte, mais l’utilisation en est confuse et une aide serait bienvenue.

Cette application prometteuse semble inachevée. On aurait pu penser que cette très sérieuse compagnie aurait mis sur le marché un produit parfaitement fini pour rattraper son retard sur Navionics, le concurrent italien de toujours en cartographie pour la plaisance, il n’en est rien.

… et le pire

Alain Saniez, lecteur assidu de ce blog et initiateur de ce billet, m’a signalé une incroyable erreur de positionnement de son bateau, actuellement hiverné à Puerto Monte en Patagonie : la position donnée par Plan2Nav présente un écart de 20 minutes d’arc en Latitude et 40 minutes en Longitude sur sa position réelle ! Cela est probablement dû à un mauvais réglage du système géodésique sur le folio de cartes de l’Amérique du Sud mais c’est parfaitement inadmissible. Il vient d’alerter Jeppesen, attendons la réponse dans un prochain commentaire.

Avant de se précipiter sur cette application, mieux vaut attendre une mise à jour plus aboutie, comprenant au minimum une aide détaillée sur son utilisation, des explications sur l’origine des courants affichés et des fichiers météo, etc.

Je vais pouvoir la tester en comparaison de iNavX/Navionics en navigation du Canet à Las Palmas le mois prochain, peut-être aurais-je malgré tout de bonnes surprises, je ne manquerai pas de faire part de mes investigations sur ce blog.

—
(¹) Les acteurs de la cartographie électronique
—