Shopping de Noël au Nautic de Paris

Pour la première fois depuis 5 ans je ne me déplace pas au Nautic de Paris. Et pour la première fois je ne suis donc pas « scotché » dix heures par jour sur un stand de 9 m². Et donc pour la première fois je prends le temps de m’intéresser – à distance, sans bousculade, sans climatisation, sans pollution parisienne – à différents produits ayant un rapport avec mon domaine d’investigation et qui ont retenu mon attention.

Certains concernent la sécurité, d’autres des accessoires utiles, tous ont un rapport avec les appareils mobiles, smartphones ou tablettes, et certains sont réellement innovants.

La sécurité

A tout seigneur tout honneur, je commencerai par une innovation française qui vient de recevoir le prix DAME Design Awards (¹) 2016 au dernier METS TRADE d’Amsterdam, et qui de surcroît est conçue par Securitag SAS à Nantes : le bracelet Sea Tags.

• Sea Tags

Le Sea Tags est un système d’alerte homme à la mer, présenté sous la forme d’un bracelet de poignet communiquant en Bluetooth avec une application spécifique sur smartphone (iOS, Android). Les Sea Tags émettent un signal en continu, avec une portée jusqu’à 100 mètres et à une fréquence de 4 fois par seconde, capté par une application installée sur un (ou plusieurs) smartphone. Si le signal est interrompu, soit par immersion soit par dépassement de la distance limite, l’application déclenche une alarme et enregistre la position GPS instantanée au moment de l’incident.

On peut paramétrer l’application pour qu’un SMS soit envoyé à un ou plusieurs numéros de téléphone prédéfinis avec la position du bateau au moment de l’incident. On pourra également appeler des secours par un bouton SOS dans l’application ouvrant un accès rapide aux principaux numéros de détresse. En cas de chute à la mer, l’application Sea-Tags affiche sur une carte la position de l’homme à la mer, la position en temps réel du bateau et elle actualise en permanence le cap et la distance à suivre pour le récupérer.

Si un navigateur solitaire tombe à l’eau, le téléphone resté à bord enverra un message avec la position du bateau au moment de la chute. La personne à terre recevant le SMS pourra contacter les secours et leur fournir la position GPS de la personne tombée en mer.

Le bracelet pèse 13 grammes et il est totalement étanche IP67 (²). Il est doté d’une pile 3 Volts donnant une autonomie de 600 heures en émission continue. Quelques restrictions sont cependant apportées par les concepteurs :

  • Taille du bateau limitée à 15 mètres (pour tenir compte des limitations de propagation de l’émission Bluetooth de l’extérieur vers l’intérieur du bateau).
  • Pas compatible avec les bateaux en carbone ou en métal.
  • Même si l’application est prévue pour fonctionner en tâche de fond et/ou en veille, il est préférable de la conserver active et le smartphone alimenté sur le 12V. du bord.
  • La délivrance des SMS ne peut se faire que si une connexion cellulaire est maintenue.

Les Sea Tags ciblent donc principalement les navigateurs en équipage qui pourront se diriger instantanément vers un équipier tombé à la mer, en navigation côtière comme au large. Les autres fonctions liées au réseau cellulaire ne seront efficaces qu’à proximité des côtes, ce qui représente déjà une grande majorité des navigateurs voile et moteur confondus.

Le prix est fixé à 79 € TTC pour un bracelet, dégressif ensuite par 3 ou 5 unités. En tenant compte du fait que le système est totalement autonome (pas besoin d’instrument de navigation comme pour NKE) cela reste à ce jour la sécurité « homme à la mer » la plus abordable, d’un coût inférieur à celui d’un bon gilet-harnais à gonflage automatique, par exemple.

• TiFiz

Dans un but et selon un principe radicalement différents, TiFiz est un tracker GPS parfaitement adapté aux activités nautiques de bord de mer, voire de petite navigation côtière. TiFiz est un produit conçu par la société bretonne Ticatag SAS basée à Lannion, spécialisée dans les objets connectés (vous savez, IoT, l’Internet of Things, les beacons, etc…).

TiFiz fonctionne avec le réseau SIGFOX, un réseau bas-débit conçu en France pour l’internet des objets, qui permet des communications sur toute la France et une partie de l’Europe. C’est un petit boitier totalement étanche, doté d’une autonomie de 6 mois à 1 an selon l’utilisation. Il envoie sa position GPS au réseau, qui la relaye sur une application dédié sur tous les appareils mobiles et le web. Elle permet de suivre un proche parti en mer pour une activité nautique solitaire, plongée, pêche côtière, kayak de mer, etc. Cependant, la cadence maximum autorisée d’envoi de la position n’étant que de une toutes les dix minute sur le réseau SIGFOX, il sera difficile de suivre une embarcation rapide de type jet-ski, kitesurf, windsurf ou autre.

Un atout majeur de cette balise est de pouvoir envoyer une alerte en cas de problème (dérive au vent, imcapacité de rentrer à la plage, malaise, …) par un simple bouton à presser : un appui long (5 à 10 secondes) envoie un SMS à un numéro prédéfini, avec un lien GPS qui affiche la position de la balise sur Google Maps. On pourra configurer le numéro de téléphone de la personne à qui envoyer une alerte.

Si La couverture du réseau SIGFOX semble excellente pour les côtes de la France et des pays voisins, les limites au large restent difficiles à estimer. On peut supposer qu’une bande côtière de 15 à 20 milles nautiques devrait être couverte, certainement supérieure à la couverture cellulaire 3G/4G.

Le Tifiz est vendu 99 € TTC, auquel s’ajoute un abonnement au réseau SIGFOX de 3,60 € TTC / mois, ou bien par cartes prépayées ou recharges en ligne : 20 € TTC (3 mois), 30 € TTC (6 mois) ou 50 € TTC (12 mois). L’application TiFiz, gratuite, est disponible en 2 versions : iOS et Android. Une interface web est également accessible par codes d’accès.

Ce produit reste donc essentiellement destiné à un usage de géocalisation côtière pour sécuriser des activités nautiques de proximité, et rassurer les proches restés à terre.

REMARQUE

Je suis étonné de ne pas trouver de nouvelles balises individuelles reposant sur l’AIS, autres que celles déjà présentes depuis plusieurs années à des tarifs rédhibitoires – de 250 à plus de 600 € l’unité – pour équiper un bateau complet. Le système AIS étant le plus fiable en mer pour revenir vers un émetteur, il est de plus en plus répandu pour son faible coût, et géré aujourd’hui par la majorité des instruments multi-fonctions et les meilleures applications sur nos appareils mobiles. Je suis persuadé qu’un appareil du même format que les deux produits présentés ci-dessus serait capable d’intégrer un émetteur AIS couplé à un récepteur GPS avec une autonomie de plusieurs dizaines d’heure.

Les accessoires

Les boitiers de protection iPad Case ne sont plus à présenter. La deuxième génération appellée « aiShell » (vocable imprononçable signifiant andres industries Coquille, quelle imagination ces Germains !) protège les récents iPad Air, Air2 et Pro 9,7″. Mon partenaire et ami Dominique Gauthier – iTabNav.fr – présente deux nouveautés :

  • Le très attendu aiShell Pro pour le grand iPad Pro 13″, enfin disponible.
  • La visière anti-reflet à 3 positions pour les boitiers aiShell.

Cette dernière, entièrement conçue par iTabNav, fait suite à une première version réalisée pour la première génération des iPad Case (iPad 1 à 4). Repensée et améliorée, ses clips sur lesquels vient se fixer le pare-soleil permettent trois positions : à 90°, 45° et à plat pour protéger l’écran. Un robuste anneau élastique permet de sécuriser le pare-soleil en cas de vent fort, ou au repos.

Cet article en exclusivité iTabNav est vendu 49 € TTC en promo Nautic 2016.

Au chapitre de l’alimentation de nos belles tablettes, deux nouveaux accessoires sont proposés :

X-MOOV-SOL12

Ce nouveau chargeur solaire repliable, étanche et anti-choc, comprend désormais une batterie incorporée. Il sert exclusivement à charger sa batterie tampon interne, qui pourra ensuite être utilisée pour charger tout appareil USB. Un peu moins puissant que son grand frère (12 Watt au lieu de 18 Watt), ses cellules solaires à haut rendement peuvent capter efficacement les rayons lumineux même dans des conditions défavorables (mauvaise orientation du panneau, temps couvert) pour recharger sa batterie interne. Le panneau est pourvu d’une béquille réglable pour optimiser son orientation, et toujours ses quatre oeillets de fixation.

La batterie interne de 10.000 mAh permet de recharger 4 fois un smartphone ou 1,5 fois une tablette de type iPad Air. Elle présente un interrupteur on/off, une jauge à 4 niveaux, et deux prises USB.

Il est vendu en prix promo Nautic 2016 109 € TTC.

• Prise étanche 2-USB Scanstrut

Cet robuste boitier étanche, alimenté de 6 à 32V, délivre 5V en sortie et permet de connecter 2 prises USB : 1A pour recharger les smartphones, 2,1A pour les tablettes. Idéal pour installer sur une console de Zodiac, une console de barre à roue, ou tout emplacement soumis aux embruns.

Montage en passe-cloison, avec un fût de dimensions standard (perçage de 30mm – épaisseur maxi 25mm) maintenu par contre-écrou. Deux vis supplémentaires viennent comprimer un joint d’étanchéité en empêchant la rotation de la prise. L’étanchéité est assurée par le capot ouvrant qui vient plaquer les câbles dans une rigole dont la forme empêche les remontées d’eau. L’ensemble reste étanche même en l’absence de câble.

D’une excellente finition, comme tous les produits Scanstrut, il est vendu 35 €.

———
(¹) Design Awards Marine Equipment est le concours international annuel le plus prestigieux pour la création de nouveaux équipements et accessoires nautiques de plaisance.
(²) Rappel sur les indices de protection IPxx :
Premier chiffre : protection contre les corps solides (poussière, sable)

  • 5 = Protégé contre la poussière
  • 6 = Totalement étanche à la poussière.

Deuxième chiffre : protection contre les liquides

  • 7 = Protection contre les effets de l’immersion (jusqu’à 1 m). La pénétration d’eau en quantité nuisible ne sera pas possible lorsque l’équipement est immergé dans l’eau dans des conditions définies.
  • 8 = Protection contre les effets de l’immersion prolongée au-delà de 1 m. Equipement hermétiquement fermé, pour certains matériels l’eau pouvant pénétrer sans produire de dommages.

———

Facebooktwitterlinkedinmail

6 Replies to “Shopping de Noël au Nautic de Paris”

  1. bonsoir
    j’ai reçu un sea tags à Noel ,hélas impossible d’utiliser avec mon iphone 4S car l’apps ne peut être téléchargée qu’avec l’ios 8…et j’ai l’ios 7 (impossible de modifier)
    cordialement et bonne année
    R Leroux

    1. Oups, je n’ai pas lu toute la question. Iregatta ne prendra pas en compte l’état de la mer, mais pour sortir les polaires d’un bateau pour le routage, c’est parfait.

  2. bonjour,
    merci pour ces commentaires éclairés, et dans l’ensemble, du remarquable travail d’info que vous nous proposez sur la navigation.
    Question : au delà des polaires proposées par les logiciels de routage, existe-t-il une appli d’élaboration du diagramme de polaire individualisé ? je précise : j’aimerais avoir la possibilité de relever (via passerelle wifi) en permanence cap et vitesse du bateau, vent réel direction et force, voiles à poste, état de la mer (via les mouvements du bateau relevé par le pilote) … et ainsi bâtir mon propre diagramme (quitte à éliminer les points aberrants).
    à la fin d’un trajet, l’appli pourrait aussi me décrypter ma performance … elle me permettrait de me comparer à moi-même, de comparer avec un autre skipper à qui je prête mon bateau, de comparer aux polaires « officielles », … et ainsi m’améliorer et affiner mes prévisions …
    pouvez-vous m’éclairer ?
    je vous en remercie

    1. Le programme dont vous rêvez s’appelle un VPP (Velocity Predicting Program) généralement développé par des sociétés spécialisées dans les calculs de performance des navires. Bien trop complexe pour se trouver en vente sur une plateforme mobile. La mise en oeuvre est de plus bien trop compliquée pour utiliser uniquement des capteurs standards non étalonnés, dans des conditions de navigation erratiques. Oubliez ça. Ceux qui le proposeraient seraient des charlatans.

    2. Il me semble que https://seamantec.com/ propose cela dans leur appli mobile (iOS, pour Android, je ne sais pas). L’app récupère le flux NMEA du bord en Wifi et indique un % de performance par rapport à une polaire théorique.
      Je ne l’ai pas testé, je ne sais pas si cela fonctionne bien. Mais ça existe.

Les commentaires sont fermés.